2. Brigitte
40 ans de militantisme… Si on veut un monde meilleur, il faut un autre monde...
Bien qu’issue d’une famille « bourgeoise », toute jeune, j’ai très vite été rebelle, en révolte contre l’autorité et l’ordre soi-disant « établi » ! Révoltée par l’injustice, le racisme, les idées d’extrême droite, je commence à militer, en dehors de toute structure, pour l’Espagne républicaine en 1977. « España, mañana, será republicana » et me voilà à coudre, avec ma grand-mère, un immense drapeau républicain espagnol (rouge, jaune et violet) pour orner la salle du meeting que nous organisions ! Ma première action ! Puis s’enchaînent le soutien au peuple palestinien, le soutien aux peuples en lutte…
1979 manifestation anti-fasciste devant un meeting de la « Nouvelle droite », j’ai aussi arboré le badge « Touche pas à mon pote ». Festivals, meetings, collages, pièces de théâtre, sérigraphie militante s’enchaînent. Puis, engagée dans les mouvements étudiants contre la sélection à l’Université : 1981, contre la réforme Saunier-Seïté, en 1986, membre de la 2e coordination nationale contre le projet Devaquet. La mobilisation a gagné les deux fois et les projets gouvernementaux ont été retirés. Toujours l’importance du soutien aux peuples en lutte : 1984, un séjour en Colombie, en 1986, au Nicaragua tout juste sandiniste.
J’ai vite réalisé que l’oppression des peuples était d’État et de Finances, que si l’on voulait un monde meilleur, il fallait un autre monde. Tous les peuples du monde sont opprimés et asservis par « les mêmes »… les Capitalistes !! Donc ma lutte a été et sera toujours Révolutionnaire, Anticapitaliste, Antifasciste et surtout Internationaliste ! Persuadée qu’un autre monde est possible, un monde qui mettrait l’humain au centre et non l’argent, et que tous ensemble, avec tous les peuples du monde, nous allons gagner.
1988 voit mon entrée dans la vie que l’on dit « active »… comme si toutes nos autres années étaient « inactives » ! Il était évident pour moi qu’il fallait se battre dans l’entreprise et ne pas se laisser faire. Je me suis syndiquée et en 1989, j’étais élue déléguée du personnel. Depuis, trente années de militantisme syndical de lutte de classes avec une équipe syndicale enthousiasmante et cohérente.
Puis, ce 17 novembre 2018, le mouvement des Gilets Jaunes est né. Montrer son mécontentement avec un GJ sur son pare-brise… moi, j’ai mis un gilet rouge sur mon pare-brise, le côté rebelle affiché me plaît beaucoup !
Décembre 2018, j’ai décidé de participer à une réunion du QG Strasbourg-République. Il fallait que je sois partie prenante… Au début, difficile de venir en tant que syndicaliste affichée car la tendance est à mettre sur le même plan direction syndicale et militants ! Nous nous observons, nous nous jaugeons, nous confrontons nos arguments, en fait, nous apprenons à nous connaître ! Quelques manifs et réunions plus tard… nous avons plaisir à nous retrouver pour discuter et mener des actions ensemble. Nous formons une famille de lutte avec nos différences et nos convergences !
Que ce mouvement nous fait du bien. J’ai enfin vu des gens qui relevaient la tête et qui voulaient réagir… Un énorme espoir. Il y a de la vie et de l’énergie. Ensemble, nous sommes plus forts et c’est ce qui nous fait du bien à tous. Toutes nos énergies se conjuguent, créent des évènements monstrueux et nous renforcent. Nous voulons tous changer ce monde… Alors, il faudra faire tomber le vieux monde et en construire un autre…
↬ Brigitte