Dans le prolongement de la Petite géographie du palmier à huile, j’ai réalisé une série de peintures symbolisant la forte emprise des plantations et de la déforestation sur les espaces naturels et ruraux tributaires de cultures vivrières. Les quatre premières images de la série, carrées, montrent « l’encerclement » de ces zones par les plantations ou par la déforestation — qui a lieu au préalable — tout en suggérant une certaine résistance de ces espaces à préserver, les fameuses ZAD (zone à défendre) défendues courageusement par les peuples autochtones, les communautés paysannes ou les organisations militantes, au péril parfois de leur vie. Chaque phase est représentée par un motif spécifique transposable d’une aquarelle à l’autre : déforestation par le feu, défiguration du paysage par les engins de chantier, mise à nu des sols, plantations.
Une cinquième image, rectangulaire cette fois, reprend l’ensemble de ces motifs.
L’air de rien, en réalisant cette première série dans la série, je mettais en place un ensemble de motifs susceptibles d’être utilisés, si jamais l’envie me prenait, en cartographie. L’envie me prit.
Aux manettes de Google Earth, j’ai survolé les régions tropicales plantées de palmiers à huile puis repéré les lieux qui me semblaient caractéristiques du pays en la matière et intéressants graphiquement. À partir des zones plantées, selon l’inspiration, j’ai reproduit des zones de plantation ou de déforestation. C’est un travail en cours, voici les quatre premières cartes (s’il n’y a pas d’échelle, c’est que je ne l’ai pas trouvée) et leurs coordonnées géographiques.
