« La carte des absentMOA- Map of the Absentees » est construite sur des témoignages enregistrés (parfois traduits en anglais et en français) et des images confiées à Bahar Majdzadeh par des militant e s que le site présente ainsi :
e s » est celle des révolutionnaires absent e s de nos mémoires. «« Répartis à travers le monde, quinze réfugiés politiques iraniens dont l’exil trouve son origine dans la destruction politique intervenue dans l’Iran post-révolutionnaire, ont participé à l’élaboration de cette carte. Ce sont celles et ceux qui conçoivent l’exil comme une prise de position politique, comme la poursuite d’une lutte, d’une résistance, aussi symbolique soit-elle. Chaque voix raconte un souvenir, une pensée, une analyse ou un événement lié à un lieu précis de Téhéran. Ces voix, qui ne permettent pas de construire un récit historique et détaillé, tentent d’établir à travers la carte actuelle de Téhéran un rapport dialectique entre le passé et le présent. Cette carte, certes lacunaire, a pour ambition de permettre de se confronter à cet "Autre" de l’histoire de la Révolution de 1979, à une mémoire amputée, exilée, susceptible de faire ressurgir une altérité politique perdue. »
Cette carte narrative est utilisée pour dessiner la trace de la longue lutte émancipatrice, réprimée dans le sang, de ces femmes et de ces hommes qui sont aujourd’hui des exilé
e s politiques. Dans leurs récits, les militant e s reviennent sur la période prérévolutionnaire et rappellent les tortures subies dans les prisons du régime monarchique (Dynastie Pahlavi 1925-1979). Sont ensuite abordés les espoirs soulevés par la Révolution, puis la violence des affrontements politiques des années 1980 dans les rues de Téhéran. Comme expliqué sur le site, « Téhéran a été pendant ces années-là un lieu de rapatriement des corps des martyrs de la guerre Iran-Irak et une cible privilégiée des bombardements, elle fut également le théâtre de crimes politiques ».↬ Bahar Majdzadeh
La carte interactive et participative est consultable en ligne
Bahar Majdzadeh poursuit une démarche de recherche et création. Ses travaux établissent un lien intelligible entre l’espace public, la violence politique, l’histoire et la mémoire sociale à travers une réflexion à la fois théorique et pratique à partir de la carte sensible et la contre-cartographie.
À lire :
– Memory map and the policy of space, Iran 1979-1988 »
– « Topography of the absence of the Iranian political exiles »