Cartothèque

26 janvier 2016

 
Titre : Nucléaire : après Fukushima, l’ère du soupçon
Mots-clés : #Nucléaire #Fukushima #Nucléaire_civil #Centrale_nucléaire #Électricité_nucléaire #Énergie #Énergie_nucléaire
Auteur : Nikolaus Gansterer (Vienne) et Philippe Rekacewicz
Date : Janvier 2012.
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Quelques semaines après la catastrophe de Fukushima, l’artiste Nikolaus Gansterer a eu l’idée très simple de cartographier les centrales nucléaires en mettant en valeur les territoires dans un rayon de 200 kilomètres autour de chacune d’elle. L’idée était d’avoir une image de ce que représenterait l’étendue des surfaces contaminées dans le cas (très improbable) où toutes les centrales avaient à subir en même temps un accident grave. On est sans doute bien loin d’une possible réalité, mais c’est une manière de montrer la densité, la concentration, l’impact territorial et finalement l’importance du risque nucléaire pour l’Europe, les États-Unis, le Japon ou la Corée du Sud...

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Carte originale dessinée par Nikolaus Gansterer en 2011.

Le début des années 1990 marque un net ralentissement dans le rythme de construction de nouvelles centrales (en moyenne 17 à 20 par an pendant la décennie 1980-1990 contre 5 entre 1990 et 2000). Cette tendance se poursuit aujourd’hui.

Dans de nombreux pays, à partir des années 2010, s’ouvre une période de « doute » qui s’exprime par une série de décisions politiques spectaculaires.

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On ferme !

Mycle Schneider, dans son World Nuclear Industry Status Report 2010-2011 en liste les principales :

Etats-Unis
L’administration Obama soutient le nucléaire et garantit un crédit de 8 milliards de dollars pour la construction de 2 nouveaux réacteurs en Géorgie. Mais NRG, l’actionnaire principal du South Texas Project (construction de 2 autres réacteurs), renonce à un investissement de 480 millions de dollars.

France
Le gouvernement poursuit son programme nucléaire comme si de rien n’était, malgré une opinion publique défavorable. Mais le consensus des grands partis politiques est cassé : le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle de 2012 souhaite fermer plus de 40 % des centrales françaises.

Allemagne
Dès l’annonce de la catastrophe de Fukushima, Berlin a fait arrêter 8 réacteurs vieux de plus de trente ans et annoncé que les 9 réacteurs restants seraient retirés du service d’ici à 2022.

Chine
L’Etat a gelé toutes les autorisations de nouveaux projets, lancé un audit sûreté sur tous les réacteurs et pourrait abandonner la construction en série du CPR-1000 (ce commentaire date de 2011. Entre 2011 et 2015, la Chine à ouvert une quinzaine d’unités, ce qui fait de ce pays le plus « nucléairement » dynamique alors que le reste du monde poursuit son grand « ralentissement »).

Suisse
Suspension des procédures d’autorisation pour les nouvelles centrales. 28 septembre 2011 : vote au Parlement interdisant toute nouvelle construction.

Italie
23 mars 2011 : moratoire d’un an sur la construction de nouvelles centrales. 20 avril 2011 : annulation des dispositions permettant la relance d’un programme nucléaire. 13 juin 2011 : 94 % des votants au référendum se prononcent contre la relance du nucléaire.

Japon
La catastrophe de Fukushima a provoqué un traumatisme collectif profond. Les 4 réacteurs de Fukushima-Daiichi sont définitivement fermés, et, à la fin d’avril 2012, la totalité des 54 réacteurs du pays seront à l’arrêt. La consommation d’électricité a sensiblement baissé.

Pour une mise à jour de ces remarques, lire « World Nuclear Industry Status as of 1 January 2016 : Mind the China Effect »