J’imagine l’école idéale

#imaginaire #cartographie #collège #école #narration #futurisme #utopie

1er mars 2020

 

Un cabinet d’architecture invite des élèves à dessiner le plan du collège ou de l’école idéale. Pour ce nouveau défi du concours de cartographie imaginaire de 2019, proposé par l’association « Cartographier au collège » d’Olivier Godard et Marie Masson, les élèves ont imaginé le collège ou l’école où il ferait bon vivre et travailler.

Avec leur autorisation, nous reproduisons ici les projets et textes de nos architectes en herbe.

Travaux des collégiennes :
Camille Vittu, Lyzie Rodriguez, Isis Leprovost,
Mélusine Bachelier, Cyprien Alméras, Louanne Coquereau, Agathe Poté,
Alban Richardier, Milda Soumanaité, Timothée Leray.
Travaux des écolières :
Baptiste Jousselain, Jade Dodier, Yseult Noyers, Cally Hersard,
Romane Benard, Léonie Tronchin, Pierre Godard, Maëlys Maillet,
Mathilde Fetrot, Basile Redureau.


Le collège idéal

1 - Ma Tortue Idéale

Carte et texte de Camille Vittu, classe de sixième, Collège Gustave Flaubert, Duclair.

« J’ai voulu réaliser un collège où tous les enfants auraient envie de venir pour découvrir et comprendre le monde qui nous entoure. L’environnement est donc l’idée principale sur laquelle j’ai basé mes choix.

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Ma Tortue Idéale
Camille Vittu, classe de sixième, collège Gustave Flaubert, Duclair.

Le collège en forme de tortue flotte sur l’eau, on y trouve toutes les classes, le terrain de sport, la piscine, le théâtre, la cantine, le potager et une cours intérieure avec un toit végétal rétractable. Un tapis roulant facilite l’accueil des élèves et les dirige vers leurs classes. Des robots autonomes s’occupent du service de la cantine.

Un pôle Santé se situe dans le bâtiment annexe, toujours en forme de tortue, plus petit, et que l’on peut rejoindre grâce aux bateaux de liaisons. Ce pôle fonctionne grâce aux panneaux solaires qui lui servent de carapace. Un espace est dédié aux animaux dont les enfants peuvent s’occuper lors des cours de SVT, ou juste pour le plaisir.

Le but est de faire comprendre à notre génération que nous devons respecter la nature et que si nous modifions nos habitudes, la pollution générée par nos actions pourra être maîtrisée. S’instruire et observer le monde qui nous entoure nous permettra de devenir des citoyens responsables et épanouis. »


2 - Le collège Fleuris

Carte de Lyzie Rodriguez, classe de sixième, Collège Asa Paulini, Anse.

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Le collège Fleuris
Lyzie Rodriguez, classe de sixième, collège Asa Paulini, Anse.

Le collège Fleuris imaginé par Lyzie est dédié à l’écologie. Le bâtiment central, en forme de fleur géante, abrite en ses pétales les salles de classe. Quand il fait beau, par la fenêtre, on entend bêler les moutons et avec un peu de patience, on voit pousser les carottes dans le potager. Une cafétéria et un cinéma viennent se loger dans de grandes feuilles.


3 - Sushia Academia 2.0

Carte et texte de Isis Leprovost, classe de cinquième, collège Paul Eluard, Gennes.

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Sushia Academia 2.0
Isis Leprovost, classe de cinquième, collège Paul Eluard, Gennes.

« J’ai créé une carte basée sur le “collège idéal”. J’ai pris beaucoup de plaisir à la faire. Son nom : Sushia Academia 2.0.

J’ai commencé par faire plusieurs croquis sur une feuille et marquer plusieurs idées sur une autre feuille, puis j’ai commencé à faire un croquis léger au crayon de bois sur une feuille A4.

Ensuite, j’ai disposé sur une feuille les propositions de classes, de salles, de verdure… J’ai réfléchi à cette carte entre amis et seule chez moi, j’ai aussi demandé de l’aide à M. Godard (mon professeur d’Histoire-Géographie). Ma maman m’a aussi aidée et j’ai cherché des idées dans le CDI de mon collège.

Ensuite, j’ai fait ma première carte mais je l’ai ratée. Du coup je l’ai recommencée. Elle était mieux, mais je n’avais pas assez de place pour la légende. Donc, j’ai dû recommencer et je suis arrivée à la carte que vous avez pu juger et qui m’a fait arriver dans les 10 premiers de ma catégorie.

J’en suis très fière et j’espère que mon professeur d’Histoire-Géographie l’est aussi ! »


4 - Le collège de la Chance

Carte de Mélusine Bachelier, classe de sixième, Collège Gaston Couté, Meung-sur-Loire.

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Le collège de la Chance
Mélusine Bachelier, classe de sixième, Collège Gaston Couté, Meung-sur-Loire.

Mélusine a imaginé un collège en forme de fleur, tout en bois, noyé dans la verdure. Le même uniforme pour les élèves et les enseignantes permettra de lutter contre les discriminations. Et pour instaurer un vrai dialogue, notre architecte a prévu un espace de détente prof-élève...


5 - Le collège Végé-eau-sport

Carte et texte de Cyprien Alméras, classe de cinquième, Collège Jean Zay, Montreuil-Juigné.

« Avant de réaliser la carte, j’ai fait un brouillon. J’ai trouvé important de situer mon collège près d’endroits que j’apprécie comme la mer, la station de ski, ou encore le parc d’attractions. Pour le monorail, je me suis inspiré des noix du parc de Terra Botanica d’Angers.

Dans le collège, il y a de nombreuses installations sportives (terrains de foot, piscine, gymnases…) et un CDI, où les élèves peuvent pratiquer des activités variées au sein de clubs afin qu’ils ne s’ennuient pas le midi.

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Le collège Végé-eau-sport
Cyprien Alméras, classe de cinquième, Collège Jean Zay, Montreuil-Juigné.

Un petit bois et une rivière permettent de créer un cadre bucolique, apaisant et verdoyant, où la biodiversité pourrait s’épanouir et où les élèves et le personnel pourraient se détendre.

Dans un court texte, j’ai voulu expliquer le fonctionnement du self et du CDI afin de comprendre leurs particularités. Comme en Allemagne, le self est ouvert à la récréation du matin afin que les élèves n’aient pas faim avant le déjeuner.

La terrasse est un lieu de détente pour lire et se restaurer dès que le temps le permet. Le collège n’oublie pas les handicapés, notamment grâce aux liseuses et au monorail.

J’ai eu des difficultés pour trouver un titre à la carte et je ne suis pas pleinement satisfait de celui-ci. »


6 - Écolo collège (en France)

Carte et texte de Louanne Coquereau, classe de cinquième, Collège Jean Zay, Montreuil-Juigné.

« J’ai choisi de faire un collège écologique car il faut que nous (les enfants) prenions en compte que notre terre est importante et qu’il ne faut pas la détruire si nous voulons qu’elle soit encore belle.

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Écolo collège (en France)
Louanne Coquereau, classe de cinquième, Collège Jean Zay, Montreuil-Juigné.

Dans mon collège on peut observer la faune et la flore grâce aux infrastructures, telles que les bassins naturels, les nichoirs, les cabanes à insectes et le toit végétal. L’eau filtrée de la rivière utilisée pour les toilettes évite d’utiliser l’eau potable. »


7 - Le C.E.R., collège Éco-Responsable

Carte de Agathe Potié, classe de sixième, Collège Léopold Sédar Senghor, Corbeny.

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Le C.E.R., collège Éco-Responsable
Agathe Potié, classe de sixième, Collège Léopold Sédar Senghor, Corbeny.

Des arbres partout, une piscine, un terrain de foot, un club animalier, un enclos pour les chèvres... Un tel cadre donne envie de vite intégrer l’internat de ce collège écologique et responsable imaginé par Agathe.


8 - Infinity School

Carte et texte de Alban Richardier, classe de sixième, Lycée français Paul Gauguin, Panama.

« Je suis extrêmement heureux d’avoir eu la chance d’être sélectionné au concours de l’école idéale. Je tiens à remercier Mme Morin, ma professeure d’Histoire-Géographie de m’avoir permis de participer à ce concours et de m’avoir fait réfléchir à un nouveau monde scolaire idéal.

Plusieurs idées m’ont aidé à trouver l’inspiration pour ce modèle d’école idéale : Infinity.

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Infinity School
Alban Richardier, classe de sixième, Lycée français Paul Gauguin, Panama.

Tout d’abord, la liberté, dans son infinité : la liberté d’expression, la liberté de penser, une liberté au niveau des espaces ouverts, des vues dégagées…

Ensuite, la modernité, qui est présente dans tous les domaines de cette école et, surtout, avec une salle qui permet de voir des endroits du monde en 3 dimensions, pour apprendre des cultures et pour s’instruire tout en voyageant.

J’ai également voulu donner une place importante à la nature : l’école est en communion avec celle-ci. Elle fait donc partie intégrante de la nature environnante.

Pour dynamiser l’apprentissage, offrir aux élèves la possibilité de gagner du temps et leur permettre de se divertir entre chaque cours, ces derniers ont l’opportunité de se déplacer au sein de l’école avec des tyroliennes.

Mon école idéale offre aussi à ses élèves un accès à un grand complexe sportif, car l’éducation physique permet un bon équilibre. Comme le dit l’adage : “un esprit sain dans un corps sain”.

Enfin, l’architecture de cette école en forme de L permet à tous un accès sur l’extérieur et donc une ouverture vers les autres.

En réalisant ce projet, j’ai cherché à permettre aux élèves d’avoir une vision infinie vers les autres et une soif infinie d’apprendre, dans la joie et le bonheur. »


9 - Un collège idéal à Vilnius

Carte et texte de Milda Sulmanaité, classe de cinquième, Lycée international français, Vilnius.

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Un collège idéal à Vilnius
Milda Sulmanaité, classe de cinquième, Lycée international français, Vilnius.

« Pour créer ma carte, j’ai essayé de trouver des idées originales, comme le groupe de maisons dans les troncs.

J’ai voulu montrer une nouvelle vie en forêt, où on n’aurait pas besoin de beaucoup se déplacer, et pour aller d’un endroit à un autre, on prendrait des transports originaux.

Dans cette forêt, on pourrait ne se nourrir qu’avec des produits locaux, en pêchant, en cueillant dans les arbres, en cultivant ou en chassant. Peu importe où l’on habiterait, on aurait tout à proximité. On pourrait s’amuser en faisant de l’accrobranche ou du sport. »


10 - Le collège 2.0

Carte de Timothée Leray, classe de sixième, Collège Molière, Beaufort-en-Anjou.

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Le collège 2.0
Timothée Leray, classe de sixième, Collège Molière, Beaufort-en-Anjou.

Ordre, sport et écologie caractérisent le collège de Timothée. Une personne sera en charge de la médiation en cas de problème. Les animaux sont partout : poulailler, étable, écurie... il y a même un hippodrome...


L’école idéale

Les élèves de primaire avaient leur propre concours et s’en sont donné à cœur joie pour imaginer l’école de leurs rêves, celle du respect mutuel et du respect de la nature.

1 - Rondécole

Carte et texte de Baptiste Jousselain, classe de CM2, École Calixte Baudin, Chemellier.

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Rondécole
Baptiste Jousselain, classe de CM2, École Calixte Baudin, Chemellier.

« J’ai commencé par une forme ronde pour que l’école soit plus aérée. J’ai trouvé important que la salle de sport soit plus écartée de l’école pour avoir de l’espace.

J’aime bien la serre aux papillons dans la cour : ça rend l’atmosphère détendue. Des fleurs dans la cantine, je trouve que c’est joli à regarder.

Quant au labo de sciences, des tables rapprochées en îlots de quatre, c’est mieux pour réfléchir en groupe et s’entraider. Les salles de classe séparées, c’est mieux car on est plus au calme. »


2 - PiscineAqua

Carte et texte de Jade Dodier, classe de CM1, École Calixte Baudin, Chemellier.

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PiscineAqua
Jade Dodier, classe de CM1, École Calixte Baudin, Chemellier.

« L’école PiscineAqua veut le bien des enfants pour qu’ils ne se fassent pas insulter. C’est un endroit de détente et d’apprentissage. Je veux que les handicapés se sentent bien dans cette école.

Ma rose des vents est représentée par une boussole.

Les enfants ont une classe-piscine pour qu’ils travaillent et apprennent à nager. »


3 - Écotropicaux

Carte et texte de Yseult Noyers, classe de CM2, École Calixte Baudin, Chemellier.

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Ecotropicaux
Yseult Noyers, classe de CM2, École Calixte Baudin, Chemellier.

« J’ai voulu rendre cette école agréable pour que tous les gens s’y sentent bien. Je l’imagine en forêt, parce qu’on peut avoir des espaces de jeux : piscine naturelle, salle de sport, jeux avec la nature…

Il n’y a pas de stress grâce aux chants des oiseaux. On peut voir les animaux et les soigner. Il y a des lieux conviviaux avec des transats.

J’imagine aussi l’école en forêt pour des raisons écologiques : on peut faire des mobiliers avec le bois de la forêt, on peut récolter châtaignes, champignons… »


4 - My Perfect School

Carte de Cally Hersard, classe de CM2, École Simone Veil, Blou.

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My Perfect School
Cally Hersard, classe de CM2, École Simone Veil, Blou.

Autour d’une aula dont le sol est une immense pelouse, Cally a distribué les salles de classes et lieux de vie de son école parfaite. Pourquoi pas un petit plongeon dans la piscine après l’heure de math ou de musique ?


5 - L’École de mes Rêves

Carte de Romane Besnard, classe de CM1, École Simone Veil, Blou.

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L’École de mes Rêves
Romane Besnard, classe de CM1, École Simone Veil, Blou.

Piscine, espace détente, spa... dans l’école de Romane, on cultive le bien-être. On accueille chiens, chats et poules. Lilas, radis et marguerites ornent le potager. Des outils, des livres, un coin couture, un coin cuisine, tout y est, pour le bonheur de toutes !


6 - École Donuts

Carte de Léonie Tronchin, classe de CM2, École La Renardière, La Suze/Sarthe.

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École Donuts
Léonie Tronchin, classe de CM2, École La Renardière, La Suze/Sarthe.

Sur sa planche à dessin, Léonie a tracé le plan de son école idéale. Le bâtiment principal ressemble à un gros donut et pour rejoindre les annexes, une véritable forêt vous dispensera son ombre bienfaisante. Si vous aimez l’accro-branche, profitez-en...


7 - L’école Simone Veil

Carte et texte de Pierre Godard, classe de CM2, École Calixte Baudin, Chemellier.

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L’école Simone Veil
Pierre Godard, classe de CM2, École Calixte Baudin, Chemellier.

« J’ai imaginé une école où tout le monde peut vivre sans différence.

Avec cette carte, j’ai aussi souhaité mettre en avant des personnalités qui ont défendu les droits des hommes et des femmes à vivre égaux.

Dans mon école, on peut trouver un internat gratuit pour accueillir les élèves sans différence de moyens, des toilettes handi-valides.

Enfin, j’ai également voulu une école écologique. On y trouve beaucoup d’arbres qui apportent le bien-être. »


8 - L’école Génialissime

Carte et texte de Maëlys Maillet, classe de CM1, École Calixte Baudin, Chemellier.

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L’école Génialissime
Maëlys Maillet, classe de CM1, École Calixte Baudin, Chemellier.

« Pour commencer, j’ai regardé dans l’école ce qui correspondait le plus au thème. Je me suis demandée ce qui pouvait être original et bien.

J’ai regroupé toutes mes idées et j’ai commencé ma carte. Dessus, j’ai dessiné de la nature pour le bien-être et contre la pollution. J’ai dessiné des choses pour la simplicité des élèves et pour leur bien-être. »


9 - Scool Color

Carte et texte de Mathilde Fetrot, classe de CM2, École Calixte Baudin, Chemellier.

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Scool Color
Mathilde Fetrot, classe de CM2, École Calixte Baudin, Chemellier.

« J’ai fais une école ronde parce que c’est original et je trouve que c’est plus facile pour circuler.

Dans mon école, il y a des espaces pour se détendre comme les piscines, salle de cinéma… parce que je pense que pour bien travailler en classe il faut avoir des pauses agréables. J’ai même prévu un endroit pour dormir.

Mon école est écologique, c’est pour ça que j’ai fait des espaces « nature » comme un compost, un jardin, un lac...

Je trouve que c’est important que les handicapés ne soient pas à l’écart, soit par leur physique ou leur mental et qu’il n’y ait pas de discrimination. Les handicapés ont des personnes qui les aident.

Les élèves peuvent jouer car il y a un parc d’attraction et un toboggan, et d’autres choses comme des vestiaires, un terrain de sport, des robots nettoyeurs, un préau et des poubelles... »


10 - L’école futuriste

Carte de Basile Redureau, classe de CM2, École Jules Verne, Gennes.

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L’école futuriste
Basile Redureau, classe de CM2, École Jules Verne, Gennes.

Pour son école idéale, Basile a pensé à chaque détail ! Les élèves en chaise roulante ont toute liberté de mouvement et les éoliennes et les panneaux solaires fournissent une énergie propre et renouvelable.

Résister ?


Nous devrions plus souvent convoquer l’imaginaire des enfants, et nous en inspirer pour faire progresser nos modèles de sociétés (avis aux représentantes de la Nation...). Dans les rêves et les désirs de ces enfants, si joliment et si finement exprimés, tout est déjà en place, comme si leur conscience sociale et politique était déjà très aboutie.

Conscience écologique, conscience civique, conscience politique... Ces quelques vingt projets représentent un concentré de ce que devrait être notre société contemporaine. Elles et ils ont déjà pensé et presque conceptualisé l’essentiel des valeurs les plus collectives et surtout les plus généreuses.

Il y a d’abord la conscience de la pédagogie, puisque l’esprit de ces projets est de « donner aux enfants l’envie de l’école, l’envie d’être là » et c’est sans doute l’acte fondamental de l’éducation : susciter le désir, donner envie. Puis, vient la conscience du beau : sensibilité à la nature, à un bel environnement, à des paysages et des perspectives agréables : tout est en fleur, on entend les moutons bêler et les carottes pousser (elles et ils envisagent de consommer des produits en circuits courts...), les arbres sont partout. Dans les narrations, apparaît une vraie conscience politique, avec ces idées généreuses qui se réfèrent aux droits humains : les enfants pensent la société dans sa diversité et n’oublient ni l’inclusion des personnes handicapées, ni la liberté de penser, de s’exprimer, de se déplacer. Enfin, les enfants ont soif d’apprendre, de se former, de progresser et c’est tout naturellement qu’elles et ils prévoient les infrastructures qui vont leur permettre de le faire dans les meilleures conditions.

Gilles Deleuze, dans une conférence donnée en 1987, expliquait que « l’acte de création est un acte de résistance ». Devant ces preuves de créativité, je ne suis pas loin de penser que les écolieres et collégiennes sont entrées dans une forme de contestation, de refus des conditions de vie et de travail qui sont les leurs aujourd’hui.

↬ Philippe Rekacewicz