Le Mans, un mâle (blanc) dominant

#toponymie #odonymie #villes #sexisme #genre

10 janvier 2022

 

Portrait toponymique [1], ou plus précisément odonymique [2], d’une ville ordinaire en France en 2022 : Le Mans, en quatre cartes.

par Agnès Stienne

Le Général de Gaulle surgit de la République, file en ligne droite vers l’Est où il se heurte à Léon Bollée après avoir préalablement coupé la route à François Mitterrand, lequel négocie avec René Levasseur, passe fièrement devant Berthelot sans un regard, avant de céder finalement la voie à Pierre Mendès-France. Depuis la préfecture, à l’endroit même où Aristide Briand assiste à de nombreuses manifestations, le Général Leclerc, saluant sur son passage le Père Mersenne de sa main droite, descend vers le Sud en direction de la gare que Robert Jarry longe inexorablement en faisant les cent pas. Gambetta, quant à lui, trace tout droit vers le Nord-Ouest, échange deux mots avec Paul Courboulay, promet à Kléber de le rappeler puis se retrouve face à Paul Chantrel cohabitant avec Théodore Monod qui occupe l’ancienne caserne du 117e Rima.

Ils sont militaires, politiciens, ingénieurs, scientifiques, intellectuels, artistes, personnalités locales. Ils sont nombreux, des centaines à occuper l’espace public de leur nom inscrit sur des panneaux. Oui, ils sont très majoritairement hommes.

En cherchant bien on compte une vingtaine de rues, plutôt petites, portant le nom d’une personnalité féminine.

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Agnès Stienne 2022.
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Agnès Stienne 2022.
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Agnès Stienne 2022.
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Agnès Stienne 2022.

Perpendiculaire à l’avenue Jean Mac, une autre petite rue fait sa timide, celle de l’Égalité.