Visions carto souffle sa première bougie

28 avril 2015

 

Il y a un an, le 28 avril 2014, Visions carto publiait son premier article… L’occasion, traditionnelle, d’un petit bilan.

par Philippe Rekacewicz & Philippe Rivière

Animateurs du site Visionscarto.net.

Ce site devait être, dans notre idée, un « espace multiforme », un lieu de diffusion du savoir autant qu’un espace de rencontre, un centre de recherches pour expérimenter des nouvelles formes d’expression c(art)ographiques. Toutes formes d’images — cartes, photographies, illustrations — y auraient une place de choix et dialogueraient harmonieusement avec les textes.

Depuis l’année dernière, Visions carto nous a emmené dans des voyages en plusieurs dimensions, un peu partout autour du monde, et un peu partout dans notre imaginaire. Nous avons voyagé des Balkans à l’Asie centrale, des Caraïbes à l’Afrique du Sud en passant par la Palestine et les Pays baltes. Mais aussi dans l’univers utopique d’Otto Neurath ou de Patrick Geddes, dans l’histoire de la guerre avec la « disneylandisation » des lieux de mémoire. Nous avons accompagné des migrants-voyageurs, suivis quelques itinéraires, évoqué des réflexions en cours sur des problèmes aussi cruciaux que les politiques mondiales de santé, proposé des visualisations inédites, et initié une recherche sur des formes originales d’expression comme la cartographie sensible et émotionnelle ou la cartographie radicale.

Visions carto est aussi devenu une belle expérience de partage. En une année, nous avons édité 54 articles, et 37 cartes dans la section « collection ». Pas moins de 38 auteures ont été conviées. 330 personnes se connectent chaque jour pour consulter ou télécharger cartes ou textes, et enfin, et surtout, nous avons eu à travers le site plus d’une quarantaine de contacts, lesquels ont donné lieu non seulement à des échanges chaleureux, mais aussi à la publication de livres, à l’organisation d’expositions et de conférences en France et en Europe, ou à la reprise d’articles ou d’expérimentations cartographiques dans d’autres médias. Des liens se créent entre contributeurices, lesquelles s’invitent pour des cours ou pour initier de nouveaux projets.

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Bon anniversaire !
Gâteau : Martijn ; photo : Adèle.

Visions carto est conçu pour être « amélioré » un peu tous les jours... Nous avons voulu un site minimaliste, dépouillé sur le plan du graphisme pour permettre à la substance de bien « respirer », de lui donner suffisamment de place pour qu’elles puisse bien s’exprimer.

Nous ne sommes qu’une poignée à animer le site, à préparer (éditer et corriger) les articles et nous le faisons avancer « entre les gouttes ». Mais c’est aussi ce qui est passionnant : faire de petits pas, explorer de nouveaux formats, de nouveaux codes, améliorer chaque jour l’ergonomie, l’accès aux articles, la recherche par mots-clé, la visibilité des thèmes.

Et offrir de nouvelles propositions, autant que nous pouvons compte-tenu de nos activités extérieures — car à ce jour le site est entièrement géré comme une « œuvre commune » avec des moyens financiers très limités et avec l’énergie de passionnées.

Vous vous en doutez, nous avons en réserve des centaines d’articles, de cartes, de projets, d’approches qui pour l’instant dorment soit dans nos tiroirs, soit dans notre mémoire. De ce fourmillement d’idées, nous souhaitons bien sûr en faire naître le plus possible.

Cela dit, nous ne sommes pas nécessairement très pressés. Nous travaillons sur le « temps long », en créant Visions carto, nous voulions justement échapper à la « dictature de la deadline », aux obligations artificielles de publier par exemple tel sujet sur l’eau, précisément « le jour de l’eau dans le monde », et publier les sujets quand ils sont prêts, tout simplement, ou même quand ils ne le sont pas tout à fait, mais qu’on souhaite partager un projet en cours de création.

Nous ne visons pas le « buzz ». Si nous faisons plaisir à quelques personnes tous les jours, si nous sommes utiles aux enseignants, et enfin si les personnes qui viennent sur le site s’y sentent suffisamment confortables, au point que ça leur donne envie d’y publier leur réflexions ou leur recherche, cela fait notre bonheur.