Si vous vivez dans une circonscription qui ne compte que 50 000 inscrites, votre poids électoral est le double de celui d’une personne inscrite dans la circo voisine comptant 100 000 inscrites. En tenant compte des 47,3 millions d’inscrites dans les 559 circos hors Français de l’étranger, le nombre d’inscrites pour une représentante moyen est d’environ 85 000. Les habitantes des circos plus peuplées sont défavorablement représentées à l’Assemblée nationale ; à l’inverse, les circos les moins peuplées sont plus favorablement représentées.
De nombreuses causes expliquent cet état de fait : la division du nombre de députées par département doit « tomber juste », car on ne peut pas élire un demi-député, ce qui fait qu’on ne peut pas atteindre l’égalité parfaite. Les changements dans la population (certaines régions croissant plus vite que d’autres) ne sont pas immédiatement reflétés par un nouveau découpage électoral, ce qui conduit à une « dérive » possible de ces valeurs au fil des ans. De plus, pour des raisons historiques, certaines régions (notamment les DOM ou la Corse) se trouvent mieux représentées que la moyenne, tandis que d’autres sont défavorisées (toute la côte de la Manche, Atlantique et Méditerranée). Enfin, le découpage électoral au sein d’un département peut parfois donner lieu à un « charcutage », aboutissant (délibérément ou non) à déséquilibrer la représentation d’une circo à l’autre.
Nota : l’échelle des tailles est exagérée pour mieux souligner les différences.